Mon 2020 : entre libération et emprisonnement – Jour 11 #Cabanou2020

Jour 11

Aujourd’hui nous nous retrouvons sur Bokantajénès (et non sur BA Nou), pour découvrir la surprise d’Océane, une toute nouvelle rencontre qui m’a proposé de partager un peu de son vécu des confinements 2020… Alors voici sa publication sur Bokantajénès. Nous espérons qu’elle repassera de nouveau par ici ! Merci Océane et belle découverte à vous 🙂

Alychouette

Bonjour ou bonsoir à tout le monde ! Je me présente, je m’appelle Océane, j’ai 21 ans et j’écris des textes et des poèmes depuis l’école primaire. L’écriture, qui était à la base une façon de coucher mon imagination sur le papier pour faire taire mon esprit, est devenue mon art, mon plaisir, mon langage, mon essence, et même ma thérapie.

N’ayant pas envisagé et vécu mes deux confinements de l’année 2020 sous le même angle, je vous propose aujourd’hui de rentrer dans ma tête durant ces deux périodes, qui se sont révélées être aussi effrayantes qu’épanouissantes. 

Le monde sur pause (Premier confinement)

J’ai un peu l’impression que le monde s’est mis sur pause pour moi. j’avais besoin d’espace, de réflexion, de liberté, et c’est ce que j’ai là.

Y’avait trop de bruit.

Le bruit des voitures, le bruit du bus pour aller à l’école, le bruit des gens qui pensent savoir mieux que toi ce que tu veux, le bruit des chaises dans une classe où je me sentais si seule, le bruit du monde qui avance, qui trépigne d’impatience à l’idée de lancer une nouvelle idée avec une nouvelle personne dans l’ère ultra moderne qu’est la nôtre.

Le monde bougeait tellement, je me sentais minuscule, petite, ridicule, écrabouillée par le poids d’une vie qui défile à tout allure.

J’avais jamais le temps de me laisser aller, et même quand je pensais me le donner, c’était juste pour ma conscience, juste pour pas m’effondrer ou faire un burn-out.

Alors j’essaie de m’abandonner à ce sentiment nouveau en dépit de l’anxiété qui domine parfois mon être. […]

En 2020, quelque chose est mort (Deuxième confinement)

Quelque chose s’est estompé.

Non ce n’est pas assez, il s’est brisé, bousillé. quelque chose est parti, mais où? je ne sais pas quel chemin emprunter pour le retrouver, ni même si je devrais me raccrocher autant à lui.

Je pars du principe que les choses arrivent pour des raisons. sont-elles nécessairement bonnes? je ne sais pas, je crois que c’est trop subjectif. rien n’a jamais été noir ou blanc chez moi, mais depuis que 2020 a démoli les remparts de ma tour de confort, je peux vous assurer que je vois tout en gris, tout en nuances, tout en paradoxes emmêlés.

Suis-je perdue, ou suis-je entrain de me trouver? quand vient le changement, vient quoi? la solitude, le doute, le désespoir, la peur, la nostalgie? où suis-je passé ?

Plus rien n’est normal, rien ne l’a jamais été; mais j’ai laissé des bouts de moi que je ne saurais identifier sur des plages avant restrictions, dans des boîtes avant extinctions, dans des cœurs avant trahisons. j’ai laissé des choses que je ne pourrais jamais reprendre, et que je n’étais même pas sûre de vouloir quitter.

Ma question est donc la suivante: combien d’entre-vous ont laissé échapper un bout d’eux-mêmes dans l’avant confinement? vous l’avez retrouvé…?

Écrit par Océane

1 commentaire

  1. très touchante Océane 🤍, les mots sont placés et parsemés avec justesse tout au long de son écrit.
    J’espère qu’elle reviendra pour nous parler de ses expériences, de ses vécus avec ses mots qu’elle arrive si bien à accorder, comme toujours.

    bisous

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