« I bon kon sa. »

chronique-memento-morito

Bonjour Bonsoir ! Partageons (à nouveau ?) un verre ou un contenant plein de la boisson de ton choix, mets-toi à l’aise. J’espère que ça va ! Et si ça va pas, bah j’envoie un tjolov, de la force et du courage !

Bon, comme vous le savez, j’fais pas d’Histoire ou autre, je suis juste un être qui écrit, parfois théorise et se renseigne ensuite (à ne pas reproduire à la maison). Et c’est exactement ce que je vais faire là. Le sujet est le titre:  « I bon kon sa » (=on fera avec aka « flemme »), cette expression/philosophie qui, aujourd’hui, nous fait mal en Martinique (aux Antilles?) et partout dans le monde.

Honnêtement, dans cette expression je vois une « sagesse » qui n’est juste plus compatible avec la société actuelle. Développement, Hypothèse, Théorie : C’est parti !
Nos ancêtres étaient nomades. À quoi bon penser durable ? Après tout, Carpe Diem ! Si on voit demain, c’est déjà bien. Alors, pourquoi se faire chier (grossier) à avoir la prétention de vivre éternellement (sur ce terrain)? On est là, de passage, on fait un truc qui tiendra le temps qu’on reste, s’il faut retaper bah on retapera et c’est tout ! « I bon kon sa » !

Ensuite, de (semi-?)nomades à sédentaires, avec des moyens quelques peu rudimentaires, sur une zone instable, à quoi bon penser durable ? Qu’on le veuille ou non, nous ne nous imposerons pas face à la Nature, soyons humbles. Nos cases et carbets ne peuvent pas efficacement résister aux cyclones et ondes tropicales auxquels nous sommes fréquemment sujets. On essaie d’éviter au max les zones inondables mais entre tremblements de terre, tsunamis et glissement de terrain, on est pas gâté. Composons avec la Nature, au gré des vents et marrés, Carpe Diem toussa, « i bon kon sa ».

Mais aujourd’hui, sédentaires avec des moyens modernisés dans un système où l’Homme, surpuissant, tend vers l’immortalité, « i bon kon sa » est prétexte à la paresse et la médiocrité. A l’instant encore je lisais: « Mon problème c’est que je me repose trop sur mes acquis. Mais comme j’ai pas d’acquis, juste je me repose. » (MDR). J’utilise simplement la citation pour rebondir dessus ; perspective de durabilité, longévité, ok… mais quelle cohérence derrière ? Le peuple veut avancer, mais il met pied droit dans chaussure gauche, pied gauche dans chaussure droite, « merde flemme de remettre ça correctement, « i bon kon sa » ». Jusqu’à quand… ? Au pire, viens pas faire chier le monde (grossier) quand t’as mal aux pieds ou que tu tombes ! Par contre, fann tjou’w tou sèl. Sauf qu’en général, baaah quand « un » tombe en société, il tombe rarement seul…

« Pran douvan avan douvan pran’w », j’en profite donc pour aller remplir mon verre, il est presque vide ! En attendant, n’oublies pas de vivre !

PS : « Les Martiniquais doivent viser l’excellence dans tout ce qu’ils entreprennent et se garder de se complaire dans la médiocrité, ne jamais se contenter de l’à-peu-près ou du « I bon kon sa. » » – Pierre Aliker