Hello !
Contextualisons : vous vous apprêtez à lire un point de vue de la vie d’une indécise, hypersensible (qui ceci dit, semble en avoir conscience)…
En cette fin de vacances, période de rentrée, nous ne dépareillerons pas…
Les rendez-vous administratifs en vue de la rentrée…
Mardi matin tôt, il fait gris… mais ça va. Cependant on aurait dit que le pied de Lylydou dehors est un levier, délcancheur. Aussitôt a-t-il quitté l’intérieur, qu’une espèce de pluie sur commande qui depuis quelques jours joue au loup avec elle collectionnant les victoires, se met à tomber. Mais heureusement, elle dégare son petit parapluie automatique dont elle n’est pas peu fière.
(Pause, nous nous devons de comprendre l’histoire de ce parapluie : elle l’a en fait dégaré “Chez le chinois”, c’est un des éléments qu’il lui faut absolument dans son sac, eh oui, quand on dépend de ses pieds et des transports en commun pour se déplacer en Martinique, on le sait. Mais l’histoire c’est que si elle a du acheter ce parapluie c’est parce que l’ancien du nom était retenu chez un méchant monsieur, mais ça c’est une histoire qui vous sera probablement racontée ultérieurement…).
De la fameuse rapidité des rendez-vous administratifs…
Mais la charmante pluie décidant de s’amplifier et le vent n’aidant en rien en décidant de se lever… Alors le parapluie se fait presque facultatif. Bon, de toute façon, c’est un rendez-vous administratif après-tout, le temps d’attente permettra de se sécher…
Comme prédit, comme réalisé ! Arrivée, on obtient un numéro 25, au dela de signifier qu’il faudra attendre que 25 personnes soient appelées avant de pouvoir être reçues, cela signifie aussi qu’il faudra attendre qu’on commence à appeler les gens…
Mais de toute façon, les administration on connait… et puis au moins on peut sécher, oui parce qu’on est en Martinique, qu’en pénétrant à l’intérieur, le pied de Lylydou a évidemment activé le levier, la pluie a cessée, le soleil à repris sa place et avec lui la chaleur !
De leur productivité…
Donc les administrations on connait… Première réception (oui parce qu’en général, on jongle quelque peu entre les bureaux) par une jeune femme souriante, dynamique (avis surement influencé par sa paire de baskets aux pieds et le fait qu’elle soit debout, prête à bouger ?). Mais la seconde réception par un homme relativement agacé par des questions (relatives à son travail évidemment) et super lent (ce qui n’est pas nécessairement un défaut quand on travaille en administration et qu’on se doit de ne pas faire de fautes…) attristent Lylydou, le pauvre monsieur ne semble pas du tout épanoui dans ce qu’il fait… Troisième réception : pareil ! L’interlocuteur se décharge même littéralement de son travail, Lylydou relativement déçue de croire lire sur le visage de l’intéressé un sentiment de dédain. Mais finalement plus triste qu’autre chose de voir encore cette personne attelée à quelque chose qu’elle ne semble pas apprécier.
Enfin bon, trois réceptions plus tard, ça va. Toute seule comme une grande, démarches accomplies, une chose de réalisée pour la rentrée !!
Le départ !
Autre grand thème de cette période : le départ ! Celui des vacanciers : ces martiniquais en exil qui viennent chez eux en vacances, celui des cerveaux : ces étudiants, entrepreneurs et j’en passe qui s’en vont de peur de la qualité des institutions, ou à cause de l’absence de leur domaine d’étude…
Ce n’est pas sans rappeler une discussion dans le taxi, vous savez celle qu’on entend par mégarde, parce que dans le taxi est un moyen de locomotion favorisant l’unité, on le sait lol !
Deux femmes discutaient de la rentrée de leurs enfants à l’école. L’une évoquant qu’elle n’achèterait jamais de livre d’occasion pour sa fille, préférant plutôt les faire acheter neufs par sa fille étudiante en “France”.
Pause n°1 : Les livres d’occasions aurait-il une symbolique négative ?
Bref, donc elle finit ensuite par évoquer le fait que sa fille faisant des études lot bò (1) c’est une bonne chose. Et l’autre ajoutant, que jamais sa fille ne fera ses études ici.
Pendant ce temps, dans la tête de Lylydou ça cogite, ça cogite ! Se demandant comment on en arrive à autant se dénigrer, connaissant la qualité de l’enseignement fourni sur le territoire, mais tout de même consciente des scandales touchant l’université. Elle s’en désole.
Enfin bref, fin de la parenthèse. Mais en parlant de taxi… parlons de ce TCSP, celui qu’on peut prendre jusqu’au soir pour se rendre notamment à l’aéroport. Lylydou s’embarque à la Pointe Simon dans la ligne A, direction l’aéroport pour saluer la force vive qui s’en va…
Le portrait…
Sur la route, elle remarque cette femme assise juste à côté, elle ressemble un peu à une tatie gaga… chaussée de spartiate stylisées, d’un pantalon fluide sombre et d’un t-shirt tout blanc. Parée d’un collier et de bracelets en pierres naturelles, coiffée de “caca mouton” (c’est comme ça qu’on appelle les bantu knots chez Lylydou). Est-elle en “vacances chez elle” ? En ouvrant son sac à dos posé sur ses genoux, une odeur d’encens s’en évade embaumant le bus. Cette femme se prête au jeu du portrait, vous savez celui qui nous pousse à observer les gens et à interpréter chaque indice afin de dresser leur portrait. Qui peut-elle bien être ? La première idée venue fut “une tatie gaga”, vous savez, celle qui est très prudente “krapon mèm” (2). Peut-être était-ce en fait une sorcière, et que ces éléments qui embaumèrent le bus étaient les ingrédients de sa potion magique ? Ou pas… (Vous ne pouvez pas dire que vous n’étiez pas prévenus du fait que ça carbure vite dans la tête de Lylydou)…
Les aurevoirs à la martiniquaise
Enfin bref, nous voici arrivés à l’aéroport. Sûrement connaissez-vous les aurevoirs à la Martiniquaise ? Ceux qui dûrent longtemps, qui sont expressif, ceux qui t’accompagnent le plus loin possible et qui s’ils pouvaient, t’accompagneraient jusqu’à ton siège dans l’avion. Eh bien sans surprise, ce sont exactement les au revoir auxquels ont eu droit ce bout de famille de Lylydou au départ vers Lòt Bò.
À la prochaine !
Voici donc un petit bout de vie ! La leçon ? C’est qu’il faut être compréhensif avec les gens qui n’aiment pas ce qu’ils font, même s’ils nous font un peu de peine (dans les deux sens du terme). L’autre solution étant de se laisser toucher par leur désagréabilité et donc laisser la négativité pénétrer. La deuxième c’est retenir correctement la méthode des aurevoirs martiniquais, car la fuite de forces vives n’est pas prête à s’arrêter.
(1) Lot bo : littéralement « de l’autre bord » ou « En France hexagonale »
(2) Krapon-mèm : se dit de quelqu’un « carrément trop prudent »
À très vite…