Accomplir ou trahir ?
Et maintenant que tu ne connais plus la terre, que l’eau de tes mornes a croupi, que le vent souffle la mort et qu’un mal brule ton colon en pourrissant ta chair, où sont tes belles paroles, parle toi, pathétique esseulé, toi dont le sperme infecte engendre des bêtes, qui te pleurera quand tes enfants auront perdu ton nom sur la voie de l’exil ?
Live in color
Arriver à maturation en termes de soca music et devenu expert es whisky Sprite, je me rends à la soirée dont tout le monde parle depuis des semaines, la « Live in color » sur Pigeon island. Il est 2 heures du matin quand commence la bacchanale, ticket 200 EC en main, sac de 3 litres de rhum blanc krase goyave sur le dos, l’ascension fermentée peut commencer. En cherchant à se griser d’avantage mon coloc – guyanais d’origine – perdit pour 50 EC d’herbe, son joint à peine léché fut trempé par de puissants canons à eau, pilé dans le sable boueux et perdu avec le résidu de poudre colorée. Avec en fond « Back-it up on the people man », « Wyne in another man make him burn”ou encore « Band dong for the him him him » de Dennery segment le liquide brûlant fini de tuer nos restes de retenue . A notre dernier stade de la fermentation nous nous mîmes à enfourcher avec ardeur de solides reins cambrés en arrière les sexes durcis apposés sur des raies de fesses illuminées par des cracheurs de feu. En clair cette soirée fut « shatta bing bing ». Le matin suivant, errant hirsute sur le bas-côté de la route tous juste chaussé de mes Mona, mon responsable me pris en stop.
Diplomate
Lors d’une soirée organisée en l’honneur des 19 années de règne du roi du Maroc, une grande célébration fut organisée au Royal Saint-Lucia resort , bordant la plage de Gros-îlet . L’entrée dans ce genre d’évènements se fait de d’autant de manières qu’il existe de pays. Si pour la France, je dû me soumettre à une fouille en règle et un passage au détecteur de métaux, les marocains m’accueillirent par une formelle poignée de main avec l’ambassadeur vêtu d’une tunique traditionnelle blanche chaussé de babouches, le tout devant l’objectif d’une caméra. Ayant été lâché là seul je dû faire preuve de la plus grande des délicatesses afin de me rapprocher de diplomates déjà abordés lors du Bastille day ou encore lors de la projection de ¡ Ahí está el detalle ! à l’ambassade Mexicaine. Au sein de la vaste salle accueillant l’évènement, il m’était donné de voir des figures devenues familière, je retrouvais les mêmes femmes aux peintures de guerre, les mêmes messieurs au large ventre, aux boutons de manchette et arborant des pins de je ne sais quels organismes. La salle était décorée de tapis artisanaux, de tables basses où du thé était servi et même d’une fontaine murale. Non loin de l’estrade je dû me résoudre me joindre à un attroupement comportant l’ambassadeur des français, une employer des services mexicains, l’ambassadeur brésilien à la mine taciturne constante, un argentin je crois et d’autre personnes dont les fonctions m’échappent. La conversation fut plate, ils discutaient en espagnol de bon hôtel dans le sud, des randonnées dans les Pitons entre autres activités de loisirs. Par moment l’une des employer d’ambassade me questionnait sur mon origine, parfois elles y étaient allées et avait apprécié, plus étonnant encore trouvaient que mon pays possédait un caractère caribéen plus prononcé que la Guadeloupe, chose que mon niveau d’espagnol ne me permit de nuancer comme je l’aurais souhaité. Au bout d’une vingtaine de minutes le Gouverneur Général de l’île, un chabin chétif à l’afro blanc et à la voix agréable fit son entrer sur l’estrade.
« Bonsoirs mesdames et messieurs. Je dois avouer avoir été prévenu de la tenue de cette réception en fin d’après-midi, à vrai dire je n’ai pu préparer de discours, je serais donc assez bref. Tout d’abord pénétrant dans la salle mon épouse et moi-même avions été saisie par la photo utilisée pour me présenter (sur l’estrade à sa gauche), je ne sais ni quand ni qui est l’auteur de ce tirage mais il faut reconnaitre que j’y suis particulièrement beau-gosse ». La salle est en transe. Plus tard attablé mais avant que ne soit servi le diner traditionnel, je fus introduit par mon supérieur auprès du premier ministre. Ce dernier à la l’allure mis béké mis chabin (peut être mulâtre, je ne connais pas les conventions de ce pays) apprend que je suis un jeune martiniquais, dès lors il me raconte ses liens de parenté avec une certaine figure de droite de la politique martiniquaise, patron d’hôtel. Néanmoins il avoua ne pas être en mesure de parler la langue des esclaves, celle du peuple du countryside de son pays, mais témoignât une grande attention aux perspectives d’université à coût réduit offertes par la France.
Il est intéressant d’expliquer l’intérêt de ce genre de célébration où apriori aucune décision n’est prise. Chaque pays qui possède une ambassade sur place fête sa propre fête nationale, ce sont des rendez-vous importants d’une part pour leurs ressortissants sur place et d’autre part ces manifestations des actions diplomatiques important témoignant de la bonne santé des relations entre pays allier. A ces occasions toute les représentations diplomatiques se déplacent : dont les ambassadeurs, les hauts placés de l’Etat hôte, certains grands acteurs économiques ainsi que des employés des différents services et leurs familles.
Viré à Soufrière
Afin de découvrir un peu plus du pays que son nord je parti en viré avec une amie guadeloupéenne à bord de la voiture d’une amie martiniquaise résidente. La chose à savoir dans la caraïbe anglophone c’est que bon nombre de véhicules sont des importations tout droit venues du japon. En effet afin d’économiser les automobilistes achetent des voitures japonaises d’occasion depuis le pays du soleil levant jusqu’à la Caraïbe, il n’est d’ailleurs pas rare de voir et d’entendre des ordinateurs de bord encore programmés en japonais essayant de positionner le véhicule sur une route nippon. Arrivés dans le bourg de Soufrière, ancienne capital du pays, nous nous attablons dans un petit restaurant couvert de toile onduler nue. Tout en discutant cordialement nous somme interrompu par une soca entêtante, le cata blanc que nous avions pu suivre des yeux tout au long de la route était arrivé. En un instant l’établissement fut submergé par une foule en maillot de bain échancré t-shirt blanc. Cette foule semée nous nous sommes dirigés vers les fameuse Sulfer sping où nous prendront un cour bain de boue avant de terminer la journée sur une plage de Soufrière entre les joueurs de football et les deux Piton vaillant sur le soleil couchant.
Mercury fest
Si les avertissements ont été nombreux, ils ne purent m’empêcher de me rendre à la « Mercury Fest » sur Pigeon island » , la soirée commence dans les rues exceptionnellement bondées de martiniquais de la Friday night street party. La fête à Gros Islet remplie sa mission, faire vendre du lambis sous toute ses formes de l’herbe sainte garanti production local et d’autre babiole de l’artisanat local aux touristes aisés, « the french people ». Je vis même une martiniquaise de la trentaine s’éclipser au bras d’un bodybuildeur lucian. Vers les 2 heures du matin je pris un taxi qui me déposa sur Pigeon Island pour 30 EC. Là-bas je patientai 1 heure avant de me décider a rentrer. Une fois le dispositif de sécurité passé je me rendis vite compte de mon erreur, la plage réduite étais à moitié vide et la petite foule composée quasi-exclusivement de quarantenaire martiniquais n’offrait guère de perspective de back-it up. Les nombreux artistes lucian tentaient comme ils pouvaient d’ambiancer un public peu réceptif aux appels de la soca music et à la piteuse tentative d’une animatrice martiniquaise de chauffer le public. Kalash apparait au bout de 2 ou 3 heures vétu d’un baguie blanc et d’une sorte de veste assortie cachant son corps devenu disgracieux. Secouant ses locks réduites au ¾ il tente en vain de chauffer le public qui resta définitivement debout. Je m’en suis en aller, les témoignages de ceux retournés pour la prestation de Popcan me dirent que l’ambiance fut bien meilleure.
Last night in the bando
Pour mon ultime soirée je me suis rendu chez mes amies Lucian (de par Chanel) , elles louait avec d’autre une authentique villa à l’américaine, 7 chambres , 1 étage , une immense piscine creusée et j’en passe. Dernier week-end avant de reprendre les vols de la LIAT pour leurs campus à la Barbade, à Trinidad ou encore à Cuba pour les étudiants de médecine. Je mis la main à la patte en préparent la salade de tinins broyer avec morue et carotte pendant que d’autre préparais le chatrou épicé. Le diner avalé en écoutant quelques titres hits américains de Drake, se fut les traditionnels jeux d’alcool. Si chez nous les classiques citrons ou encore « je n’ai jamais » auraient étés de mise, ici cette fois-ci je dû apprendre les rudiments du « King’s Cup » !
Règles du King’s Cup :
Les joueurs sont réunis autour d’un grand verre vide lui-même encercler de cartes face cacher. Chaque carte est aux nombres de quatre exemplaires, chaque caractéristique donnée par une carte disparait une fois qu’un nouvel exemplaire a été pioché. Les jokers ne sont pas utilisés.
- As, Waterfall , le piocheur commence à boire son verre suivi progressivement par les joueur suivant , il arrête quand il le souhaite , chaque joueur doit se calquer sur le joueur qui le précède mais peut décider de continuer à boire une fois son tour arriver. Les joueurs qui commencent à boire avant ou qui s’arrête le joueur les précédant boivent.
- 2 est la carte du self-drink, le jouer qui la piocher bois seul la quantité qu’il souhaite.
- 3 est la carte du Never have I ever (je n’ai jamais), tous les joueurs lèvent 3 doigts, dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du piocheur chaque joueur donne une action jamais faite, les jouer baisse un doigt à chaque action faite, les joueurs n’ayant plus de doigt lever boivent la quantité d’alcool souhaitée.
- 4 Guy , les hommes boivent
- 5 Girls , les femmes boivent
- 6 Hell , tous les joueurs doivent pointer le sol , le dernier boit
- 7 Heaven , tous les joueurs doivent pointer le ciel, le dernier boit
- 8 Mate , le piocheur désigne un partenaire de buverie qui boira en plus de ses propres verres en même temps que son partenaire.
- 9 Truth/Dare , le piocheur doit dire une vérité ou relever un défi voir boire.
- 10 Question master , les joueurs répondant à n’importe quelle question du piocheur doivent boire
- Valet ,Joker, celui qui rie aux blagues ou en raison du comportement du piocheur boit
- Reine, Rule Maker , le piocheur édite une règle applicable à tous sans limite de tour
- Roi ,King’s Cup! le piocheur verse la quantité d’alcool qu’il souhaite dans le grand verre central , au dernier des 4 rois le piocheur boit l’ensemble du contenue du verre , c’est la fin de la partie.
Après 4 parties de King cup nous étions assez échaudés pour piquer une tête, le reste de la soirée fut agréable, c’est dans ces moment que les barrières hypocrites qui séparent les peuples caribéens sautent, nous sommes les mêmes. L’étudiante saint-lucienne rie aux mêmes blagues que l’étudiante martiniquaise, les jeunes hommes prétendront toujours avoir eu beaucoup d’expérience sexuelle jusqu’à ce que les jeunes femmes commencent à jouer. Chacun a des rêves, des difficultés quotidiennes, ne souhaite pas vivre chez sa grande tante qui vit dans une grande métropole, parle créole, écoute du dancehall, wyne en soirée, boit du rhum coca , fume de la marijuana, regarde de temps en temps des films au seul cinéma de l’île, c’est le sens de la drive, la drive en elle-même a un sens, la quête du réel et de soi-même .
Quant à moi j’achève un chapitre dans la caraïbe géographique pour m’exiler un temps sur cet autre bord, leur France.
Drivez !
Sébi (en drive)
Drivé c’est exister :
Drivé est le plus court chemin de nous à nous-même. Chez les caraïbéens francophone drivé est plus qu’un voyage, c’est une quête initiatique « Kouté, Tan, Kompren », ni le temps ni l’espace ni même le découragement ne saurais égarer les driveurs sur la trace d’un marronnage global, manman Caraïbe est partout. Du taximan haïtien d’Orlando séquestreur aux vieux rastas en ciré jaune vendeur de purge à Castries tous les chemins mène à la drive, Sébi est un driveur !