Le monde extérieur – Le nouveau BB

Dans cette nouvelle chronique, on continue sur le thème du monde adulte. La première partie de cette chronique abordait les émotions dʼadultes, cette fois-ci passons au monde extérieur.

Toujours dans la perspective que lʼéducation dʼun enfant est une armure afin de survivre dans notre monde extérieur, qui nʼest en réalité quʼune vision différente de celle des petits, je vais partager quelques anecdotes qui vont vous permettre de concrètement comprendre le gap entre ces deux visions.

Pantosaurus

Lʼannée que jʼai passé avec la famille était celle de la rentrée en maternelle dʼElla. Les premières fois sont toujours des tests pour les parents qui ont/envisagent dʼautres enfants. Autant dans lʼéducation que dans lʼorganisation générale de la famille.
Les débuts dʼElla se sont très bien passés, elle aime beaucoup aller à lʼécole, elle adule ses meilleures amies et elle évolue plutôt rapidement dans les activités.

Ayant un point de vue extérieur, jʼai trouvé ça fascinant de voir ses évolutions et réussites dans la lecture: le déchiffrage des mots, la prononciation des lettres, les intonations et surtout ses erreurs quand elle confond des sons ou surtout quand moi-même je nʼai pas pris la bonne intonation !

Chaque jour, elle rentrait avec un nouveau livre à lire, et nous devions faire un compte rendu de sa lecture dans son cahier de correspondance. La première fois que jʼy ai écris quelque chose, jʼavais lʼimpression que je faisais un truc de malade je me sentais importante …et surtout ça signifiait très concrètement que jʼétais une adulte enfaite … on y reviendra peut être dans une prochaine chronique.

Anyway, un jour, elle est rentrée avec sa maman et elles chantaient toutes les deux une chanson super entraînante et plutôt rigolote de prime abord. Pantosaurus and his pants song. On la met sur la télé, jʼécoute et chantonne assez amusée et puis au bout de la 3ème écoute, je me rends compte que les paroles sont saturées de sens.

Enfaite cʼest une chanson quʼon apprend aux enfants à lʼécole pour lutter contre la pédophilie et les attouchements sexuels. Disponible sur YouTube via le compte de la NSPCC (National Society for the Prevention of Cruelty to Children), elle raconte lʼhistoire de petits dinosaures en pantalons auxquels on apprend à avertir les adultes si quelquʼun a un comportement chelou à leur égard du style fait voir ta culotte/ton slip.

Après avoir compris ça, jʼai pris le temps de réfléchir et dʼessayer de me remémorer un tel passage de mon enfance. En vain. Pas même mon apprentissage de la lecture ou des nombres ne me revient. [Et vous ? Laissez-moi une petite note en commentaire avec vos anecdotes.]
Ça a été étonnant pour moi de me retrouver face à cela. Jʼai surtout réalisé la difficulté de faire parler un enfant à ce sujet, autant par le fait que ce soit son intimité et que même ses parents ne peuvent pas se risquer à y rentrer, que par le fait que lʼenfant lui même ne soit pas tout à fait à lʼaise avec ce concept. On comprend ici pourquoi les histoires dʼattouchement sont difficile à dire et ressortent des années plus tard.

Jʼai aussi réalisé le rôle immense de lʼécole vis à vis de la protection des enfants, parce quʼencore une fois, ça fait partie des choses auxquelles on ne pense plus: on sait que ça existe, que ce nʼest pas bien, quoi faire si ça nous arrive mais pas forcément avoir une action préventive sur nos bambins.

Je vous invite à aller voir la vidéo de la chanson sur YouTube, je la trouve superbe.

Lʼinconnue

Je vais faire un allez retour dans le temps et vous raconter une anecdote qui mʼest arrivée en France, il nʼy a si longtemps que ça. Lʼautre fois, jʼallais récupérer un colis près de chez moi, et sur le chemin jʼai croisé un enfant perdu. Il mʼa demandé lʼheure. Je lui demande sʼil va bien et sʼil attend quelquʼun, bref je vous passe les détails, en gros son frère lʼavait oublié, ça faisait 1h quʼil était dehors, il faisait super froid et la nuit commençait à tomber…

Je lui demande sʼil veut que jʼattende avec lui, sʼil a le numéro dʼun membre de sa famille en tête, où il habite (cʼétait tout près), je lui propose de le raccompagner et il décline chacune de mes sollicitations. Moi-même, je ne sais plus quoi faire, lʼenfant devait avoir 8 ans je pense. Inquiète, je marche un peu dans la même direction que lui, et lui sʼen foutait de moi, il a trouvé une pote à lui et ils sont partis.

Jʼy ai repensé, et je me demandais vraiment pourquoi lʼenfant avait refusé mon aide. Jʼai finalement compris quʼenfaite, moi je ne voyais que le bout de mon nez avec mes bonnes intentions. Lui fait ce quʼon lui a dit de faire, à défaut de nʼa pas parler aux inconnus, bah de ne pas les amener chez soi ou aller à un endroit soit disant sans danger avec eux.

Eh bien je peux vous dire quʼêtre lʼinconnu dont on se méfie ça fait bizarre …
Jʼaime à penser que cette histoire se finie bien et quʼil aura finalement retrouvé le chemin de chez lui sain et sauf.

Tout ça pour vous éclairer une nouvelle fois sur le regard que nous portons sur nos vies respectives. On dit que lʼenfer est pavé de bonnes intentions … parfois il ne suffit pas dʼêtre bienveillant, et souvent il faut prendre du recul et réfléchir différemment quʼà lʼaccoutumé.

A bientôt pour une prochaine chronique sur lʼarrivée du nouveau bébé

Xoxo Citronimous