Bonjour à tous !
Mea Culpa !
Il y a fort fort looooongtemps (je ne suis pas la personne la plus responsable et organisée qui soit, désolée 🙁 ) ; je voulais vous raconter le débat dans ma classe autour du racisme anti-blanc. Mais je me suis rendue compte qu’il n’était pas si palpitant que ça, d’autant qu’il s’est fini de façon très similaire à celui sur le mot métropole. Un professeur homme et blanc (ah la la. Patriarcat quand tu nous tiens) a convaincu les plus récalcitrants de mes camarades que cette forme de racisme plutôt antithétique n’existait pas.
J’ai donc eu l’idée de vous proposer à vous, chers lecteurs, un nouveau débat : existe-t-il une communauté caribéenne ?
Retour d’expérience
J’ai vraiment la chance de faire une formation innovante centrée sur la Caraïbe. Ainsi, pour ceux qui me lisent pour la première fois, il y a dans ma classe des Jamaïcains, des Hexagonaux, une Guyanaise, des Martiniquais et des Guadeloupéens. La Caraïbe est donc assez bien représentée. En dehors, de ma scolarité, j’ai également eu la possibilité de visiter plusieurs pays de la Caraïbe anglophone ou néerlandophone en plus des territoires francophones. Et depuis petite une question m’a toujours intriguée : on se ressemble tellement, pourquoi ne sommes nous pas davantage unis ?
Puis j’ai grandi, et j’ai commencé à voir cet espace pas si grand mais très varié sous le prisme de l’adage « mem bitin, mem bagay ». Sous-entendu, au final nous sommes tous semblables et fait pour s’entendre, la seule barrière peut-être : la langue. Or, la barrière de la langue semble de moins en moins être une véritable barrière et malgré ça, la Caraïbe ne semble toujours pas faire corps. Pourquoi ?
C’est avec toute ces interrogations que j’ai commencé mes études supérieures avec une seule hâte, participer à forger cet esprit communautaire dans la Caraïbe du fait de ma formation. Je ne vais pas vous mentir, ça ne s’est pas passé exactement comme prévu. Plus que la barrière de la langue, il semble qu’une autre barrière invisible cette fois nous sépare : celle de la culture. En effet nos cultures (tant au niveau de ce la nourriture, des rythmes musicaux, de l’éducation, des mentalités…) semblent si proches qu’on en vient à croire parfois qu’elles sont les mêmes. Or, pas du tout. Et c’est valable avec l’île sœur, si chère à nos cœurs. J’ai eu des témoignages de martiniquais qui ont détesté la vie (sur la durée) en Guadeloupe et vice-versa parce que selon eux « la mentalité n’est pas la même » je cite.
De mon expérience personnelle, si nous Martiniquais nous attendions à faire corps avec les Jamaïcains et Guadeloupéens de notre classe plus facilement qu’avec les Hexagonaux … ce n’est pas tout-à-fait ce qu’il s’est passé. (Après il s’agit du ressenti propre à notre promotion).
Alors communauté caribéenne en construction ou pas ?
J’ai eu l’occasion d’en parler avec une de mes professeurs de prépa, qui m’a répondu de façon catégorique : cette histoire de communauté caribéenne est un mythe. Cependant, je ne suis pas prête à être aussi tranchante. Particulièrement quand on voit les efforts déployés aux niveaux politique et culturelle pour tenter de se rapprocher les uns des autres. Dernier exemple en date : le Projet Elan, un système erasmus entre les pays de l’OECO (Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale) pour justement se confronter aux autres cultures dès jeunes et mettre fin à la barrière de la langue.
Mais selon vous ? En vous appuyant sur vos rencontres, vos voyages et discussions ? Existe-t-il une communauté caribéenne ? Est-elle en construction ? Ou alors est-ce définitivement mort ?